Green Gap – Face à l’urgence climatique, incitez vos collaborateurs à agir !

Parmi les anglicismes populaires, vous avez sûrement déjà entendu parler du Green Gap, ce fossé entre l’intention et l’action en termes de transition écologique. Autrement dit, le « Fais ce que je dis mais pas ce que je fais » version écolo. Aujourd’hui, une majorité des Français a conscience de l’importance de changer ses comportements. La transition écologique est d’ailleurs devenue une des premières causes de préoccupation. Malheureusement, encore une minorité des individus passe à l’action.  Au niveau des entreprises, cette intention est plus ou moins imposée par l’évolution des réglementations et des demandes des parties prenantes (fournisseurs, consommateurs, talents, etc.). Alors, où en sommes-nous vraiment ?

France et transition écologique : où en sommes-nous ?

« Nous devons agir plus vite et plus fort » face « au défi climatique et écologique ! ». En mai dernier, Elisabeth Borne, première ministre, mettait en garde les Français lors de la passation de pouvoir avec Jean Castex. « On ne peut pas différer la transition, on est dans une décennie critique, il faut qu’on arrive à réduire considérablement nos émissions » expliquait-elle déjà à l’AFP en juin 2020.

C’est un fait. La France peine à tenir ses engagements internationaux, fixés dans le cadre de l’UE, pour une trajectoire de réduction des émissions nettes de GES d’au moins 40% par rapport aux niveaux de 1990. De son côté, la Commission européenne enfonce le clou en créant le Pacte vert pour l’Europe : un ensemble d’initiatives politiques visant à rendre l’Europe, donc ses entreprises, climatiquement neutre en 2050. 

Les résultats atteints par la France, dans le cadre de la Stratégie Nationale Bas-Carbone (SNBC), feuille de route pour réduire ses émissions de GES, ne sont pas bons. Le premier budget carbone 2015-2018 a été dépassé et les efforts reportés sur le prochain budget 2019-2023 (les premiers résultats de ce budget étant biaisés par le COVID). 

En raison du retard accumulé par la France, le Haut Conseil pour le Climat tire la sonnette d’alarme. Dans son rapport de juin 2021, il insistait déjà sur l’importance pour la France de réduire ses émissions de GES avec comme préconisation d’accélérer le rythme actuel de réduction annuelle par deux pour atteindre au moins 3% dès 2021 et 3,3% sur la période 2024-2028.

Entreprises : des actions trop timides de la part des dirigeants français

empreinte

Qu’en est-il du côté des entreprises ? D’après une étude BPI auprès de dirigeants de PME et d’ETI, une écrasante majorité des dirigeants interrogés (80%) considère que le changement climatique appelle à une réaction d’urgence et 86% se sentent concernés par les objectifs mondiaux de baisse des émissions carbone . Les chiffres sont sans appel. Il ne s’agit donc plus d’un manque de sensibilisation. Les dirigeants sont conscients de l’urgence climatique mais malheureusement leurs efforts sont encore trop hésitants. 

En effet, lorsque l’on interroge ces dirigeants, l’impact du climat sur l’entreprise et réciproquement se classe à la dernière position de leurs enjeux stratégiques. Face à ces retards, malgré une bonne volonté avérée, se trouve une difficulté : comment passer de l’intention à l’action ? Sensibiliser, informer, expliquer est nécessaire mais ne suffit plus pour faire basculer les individus et les institutions dans l’action. En matière environnementale, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ce n’est pas parce qu’on SAIT qu’on FAIT. C’est le Green Gap

Pourtant, il existe de nombreux avantages à passer à l’action pour les entreprises. Au-delà de la compliance et de l’éthique environnementale, il y a d’autres bénéfices à agir. En mettant en place des éco-actions, les employés participent activement à la sobriété énergétique. Une nécessité ces derniers temps pour faire face à la crise énergétique en Europe. Par la même occasion, le bilan carbone de l’entreprise se voit amélioré et le bien-être au travail des salariés aussi ! Ces derniers, plus alignés avec leurs valeurs, se sentent plus investis et engagés. Une stratégie gagnant-gagnant que cultivent de plus en plus d’entreprises. Enfin, mettre en place des éco-actions c’est favoriser une prise de conscience individuelle et globale. Oui, il est urgent d’agir aussi bien au niveau professionnel que personnel. 

Alors, pour combler ce fossé, les entreprises élaborent des plans de transition ambitieux impactant leur business model, leurs process mais également les pratiques de leurs collaborateurs (grilles de performances, gestes métier, éco-actions, etc.). Pour les grosses entreprises, ces plans d’action sont souvent publiés dans la déclaration de performance extra-financière (remplaçant le rapport RSE depuis 2017). Une obligation réglementaire permettant de présenter les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux liés à l’activité de l’entreprise, ainsi que les politiques mises en place pour gérer les risques identifiés dans ces domaines.

Comment inciter vos collaborateurs à passer de l’intention à l’action ?

Aujourd’hui, 84% des entreprises interrogées mènent des actions de sensibilisation auprès de leurs équipes, et plus d’une entreprise sur trois a structuré sa démarche de sensibilisation (Baromètre de la RSE 2022 de Vendredi, 2022, p. 52)

Mais un constat se fait : plus l’entreprise est grande, moins les salariés sont impliqués dans la démarche RSE. En effet, dans 56% des TPE répondantes, une grande majorité de salariés est impliquée, contre seulement 4% dans les grands groupes (Baromètre de la RSE 2022 de Vendredi, 2022, p. 39). Pour réussir leur transition écologique, les entreprises doivent donc embarquer massivement leurs collaborateurs à tous les niveaux. Management, gestion des RH, santé… 

Depuis quelques années, les sciences comportementales s’invitent dans les activités des entreprises. Selon certaines théories, il faudrait réunir trois conditions : 

  • avoir conscience du problème : se traite via la sensibilisation auprès des collaborateurs ; 
  • se projeter sur une meilleure situation : fait notamment appel aux récits collectifs qui commencent à émerger au sein des organisations ; 
  • réfléchir à des moyens concrets pour arriver à cette meilleure situation : les experts scientifiques ont déjà identifié les actions à entreprendre et projeté plusieurs scenarii (voir les scenarii de l’ADEME). 

Pour s’engager dans la transition écologique, chaque individu doit s’approprier, à son rythme et à son niveau, ce mécanisme de transformation.

 L’étude Mainstream green, le développement durable des marges à la norme met en avant quelques leviers pour lever le Green Gap au niveau individuel : 

  • rendre le durable personnel en rendant les messages concrets et personnels plutôt que abstraits et lointains ;
  • corrompre effrontément en créant un système de récompenses incitant à aller toujours plus loin ; 
  • abandonner les stéréotypes qui nuisent à la généralisation du développement durable : élitisme, tendance, etc. ; 
  • rendre le durable tangible en simplifiant au maximum le discours et en montrant le lien entre préservation de l’environnement et la vie de tous les jours ; 
  • aider à s’y retrouver en répondant à la confusion et la défiance par la transparence et la pédagogie ; 
  • parler de plaisir plutôt que de morale en abandonnant le discours rabat-joie au profit d’un discours plus ludique. 

Vous l’avez compris, il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour agir. Chaque fraction de degré de réchauffement compte ! Qu’elle soit individuelle ou collective, cette transition écologique est indispensable pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat et construire pas à pas notre monde rêvé de demain. 

Pour lever ce Green Gap il n’y a pas de recette miracle ni de chemin tout tracé mais bien une multitude de solutions à expérimenter. Si les Fresques et les Challenges ne se sont pas encore développés dans une majorité d’entreprises, on voit que plus d’une entreprise sur trois souhaite les essayer. Ces nouveaux formats de sensibilisation actionnante vont-ils détrôner les méthodes plus traditionnelles dans les prochaines années ? (Baromètre de la RSE 2022 de Vendredi, 2022, p. 55). 

Au sein de votre entreprise, n’hésitez donc pas à sensibiliser vos collaborateurs aux écogestes. Et si vous n’avez pas encore trouvé toutes vos actions RSE, téléchargez notre guide gratuit. Une ressource idéale pour faire le plein d’inspiration ! 

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